Guy Du FAUR de Pibrac ( 1528-1584)

De très nombreux livres nous racontent sa vie , ainsi que page 12 (Les documents anciens: histoire de la communauté de Pibrac) ...

Ci dessous: extraits de l'Histoire Ecclesiatique (par FLEURY Claude, et FABRE Jean Claude ) (2)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On peut reprendre quelques élements de Biographie (1)

D’une ancienne famille parlementaire, Pibrac fut élevé avec soin. Il étudia le droit sous Cujas et Alciat, et se rendit célèbre par ses talents et son caractère au Parlement de Toulouse. Il fut choisi par Charles IX pour être un de ses représentants au concile de Trente.

En 1565, il devint avocat général au parlement de Paris, sur la demande du chancelier de L'Hospital, puis, en 1570, conseiller d’État. Il fut chancelier du duc d’Anjou, futur Henri III, en Pologne, puis de Marguerite de Navarre (1578), pour laquelle il manifesta une passion amoureuse qui lui attira la défaveur de cette princesse et les moqueries des courtisans.

La vie publique de Pibrac fut celle d’un homme de bien, d’une âme élevée. On lui reproche d’avoir fait l’apologie de la Saint-Barthélemy, dans l’opuscule intitulé : Ornalissimi cujusdam viri de rébus Gallicis ad Stanislaum Elvidium epistola (Paris, 1573, in-4°), dont il fit aussi une version française.

Comme orateur, Pibrac se plaça parmi les plus illustres de son siècle, sans échapper à l’abus, alors général, des citations grecques et latines. On a conservé de ses discours : Oratio habita in concilia Tridentino (Paris, 1562, in-8°) ; Recueil des points principaux des deux remontrances faites en la cour à l’ouverture du parlement de 1569 (1570, in-4°) ; Discours de l’âme et des sciences, dans le Recueil de plusieurs pièces (1635, in-8°).

Comme poète, Pibrac acquit de son temps une grande réputation par ses quatrains, dont la première édition parut sous le titre de Cinquante quatrains, contenant préceptes et enseignements utiles pour la vie de l’homme, composés à l’imitation de Phocylides, Epicharmus et autres poètes grecs (Paris, 1574, in-4°). Cet ouvrage, augmenté par l’auteur de soixante-seize quatrains, a été réimprimé très souvent et mis entre les mains de la jeunesse jusqu’au XIXe siècle. Florent Chrestien l’a traduit en vers grecs et latins, vers pour vers (Paris, 1584, in-4°). Il a été traduit en vers latins par Augustin Prévost (1584, in-4°), Christian Loisel (1600, in-8°), etc.; en prose grecque par Pierre Dumoulin (Sedan, 1641, in-4°) ; en vers allemands par Martin Opitz (Francfort, 1626, in-8°); etc.

Les Quatrains de Pibrac, supérieurs à ceux du président Favre et de Pierre Mathieu auxquels on les a réunis dans plusieurs éditions, sont en vers de dix syllabes, d’un style bien vieilli, mais où se distinguent encore la noblesse et la précision :

Ris, si tu veux, un ris de Démocrite,
Puisque le monde est pure vanité,
Mais quelquefois, touché d’humanité,
Pleure nos maux des larmes d’Héraclite.
Tout l’univers n’est qu’une cité ronde :
Chacun a droit de s’en dire bourgeois,
Le Scythe et le Maure autant que le Grégeois
Le plus petit que le plus grand du monde.

On a encore de Pibrac dans quelques éditions des Quatrains : Poème sur les plaisirs de la vie rustique, et De la manière civile de se comporter pour entrer en mariage. Son Apologie à la reine de Navarre a été insérée dans le Recueil de plusieurs pièces (Paris, 1635, in-8°).

En 1575, Pibrac vendit sa charge d'avocat général à Barnabé Brisson. En 1576, il fonda l’Académie du Palais, celle-ci continuant l’œuvre de l’Académie de musique et de poésie fondée par Baïf et Joachim Thibault de Courville en 1570.

Et il est intéressant ici de compléter avec quelques documents originaux.

 

Et il est intéressant ici de compléter avec quelques documents originaux.

Nous pouvons en admirer ces quelques rares représentations:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Image de la librairie en ligne d'Harvard

(Etats Unis)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les personnages illustres du "Grand Siècle"
gravures entre 1652 et 1660 par Pierre Daret (1610 - 1675)

 

 

Gravure sur cuivre de N.de Larmessin, Bruxelles, 1695

GVIDO FAVRVS

Probablement plus âgé, avec les veines temporales bien dessinées, ses joues creusées

 

Estampe 1586

(Gallica Bnf )

GUY DU FAUR Seigneur de Pibrac Président au Parlement de Paris natif de Toulouse Envoyé Ambassadeur au Concile de Trente par Charles IX-fut Chancelier de la Reine de Navarre et du Duc d'Anjou. Il a fait plusieurs poésies Morales, entr'autres ces fameux Quatrains que l'on appelle de Pibrac.Il mourut à Paris le 12 May 1584.agé de 56 ans; & repose en l'Eglise des Grands Augustins

 

Cette gravure ci-dessus,réalisée après sa mort, est peu réaliste, Guy du Faur ayant un visage carré, le menton large, et non pas ce visage triangulaire

 

 

 

 

 

 

Miniature en cuivre repoussé,

XVII° siècle

Plus tard ,la famille Du Faur comptera de très nombreux personnages importants.....

 

 

 

Pour mémoire, ci-contre la comtesse de Pibrac

( vers 1900 ?) (carte photo)

(Merci Isabelle pour la carte ! )

 

 

 

 

 

 

 

 

Les quatrains (1°parution des cinquantes premiers quatrains, en 1574)

Guy du Faur écrivit 126 quatrains, qui servirent de leçons de morale à la France entière pendant des siècles, et qui furent également traduits dès son époque en de nombreuses langues ( en allemand, en anglais, en turc, en hollandais...)

Pour exemple,voici 3 des 126 quatrains traduits en vers grecs et latins, accompagnés d'une traduction interlinéaire des vers grecs:

- La vérité d'un cube...

- L'oiseleur caut...

- Ce qu'en secret on t'a dit..

Quatrains de PIBRAC, traduits en vers grecs et latins, par Florent Chrestien, 1802, à Paris chez Fuchs (96p)

Ci-dessous, voici quelques uns de ces quatrains,extraits d'une édition de 1605, traduits en anglais par le poète anglais Iosvah Sylvester ( Joshua Sylvester 1563-1618)

En même temps, il est possible de les écouter, en français, dans une version mise en musique par Guillaume BONI en 1582, et interprétés par les chanteurs de l'Association VOCALYA de Pibrac, dans la salle des gardes du château de Pibrac, lors des journées du patrimoine le 20 Septembre 2009 ...un jour de grande pluie...:

Crainte qui vient d'amour...

Ce qu'en secret l'on t'a dit...

Il ne saurait ailleurs...

Il n'y a coing si petit...

Présentation des quatrains: Yoan BOURHIS:

((selon les vitesses de téléchargement des videos, il est parfois utile d'attendre le chargement complet de la vidéo une première fois, pour la regarder de façon correcte en seconde lecture ))

 

 

 

 

 

 

 

 

Charlotte FOURNAT,Charlotte CALMETTES,Myriam BRETHES

Direction Annelyse ARAGOU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Charlotte Fournat, Charlotte Calmettes, Jessie BRENAC

 
Direction Annelyse ARAGOU

 

 

Jessie BRENAC, Annelyse ARAGOU, Myriam BRETHES

 

 
Jessie BRENAC, Annelyse ARAGOU, Myriam BRETHES

Dans les vidéos du quatrain "Qui a désir", ci-dessous, il est possible de comparer les styles de musique de Paschal de l'Estocart et de Guillaume BONI, interprêté lors des journées du patrimoine des 20 et 21 Septembre 2008.

(En 1582, le 4 avril, Paschal de l'Estocart recevait 60 écus du Duc Charles III de Lorraine en remerciement de sa dédicace des Quatrains du sieur de Pibrac)

 

"Qui a désir" par Paschal de l'Estocart

Avec Anne GINIAUX, Charlotte CALMETTES, Maxime GRELLIER, Yoan BOURHIS

"Qui a désir" par Guillaume BONI

Avec Myriam BRETHES, Charlotte CALMETTES, Yoan BOURHIS

Direction Annelyse ARAGOU
Direction Annelyse ARAGOU

Les journées du Patrimoine 2010, ont permis d'intrépéter :

   
   

 

On peut écouter également une interprétation plus moderne d'un quatrain, " Hausse les yeux", dans cette composition que j'ai faite à partir du texte ( d'une jolie écriture dans cette édition):

">"Hausse les yeux" par Stéphane BONNEEL

Hausse les yeux à la voûte suspendue,

Ce beau lambris de la couleur des eaux,

Ce rond parfait de deux globes jumeaux,

Ce firmament éloigné de la vue

Myriam BRETHES, Charlotte CALMETTES, Martin LAVIGNE, Yoan BOURHIS

Direction Stéphane BONNEEL

 

Les quatrains on également été traduits en allemand

( Bibliothèque de Harvard, à Boston, Etats Unis )

 
 
 

 

Une version des quatrains, gravés sur des tables de marbre noir et poli, a été réalisée le 9 février 1587 pour l'hôtel de François Du Plessis, seigneur de Richelieu:

Promesse par Mathieu Jacquet dit Grenoble, maître sculpteur et peintre, bourgeois de Paris, demeurant sur Saint-Martin, paroisse Saint-Merri, à François Du Plessis, seigneur de Richelieu, chevalier de l'Ordre du Roi, conseiller en ses conseils d'état et privé, prévôt de son hôtel et grand prévôt de France, demeurant à Paris, rue du Bouloi, paroisse Saint-Eustache, de faire,
« fournir et livrer aud. seigneur, en son hostel en ceste ville de Paris, dedans le jour et feste Saint Jehan Baptiste prochain venant, la quantité de six vingtz quatre pieces de marbre noir et polly, chacune piece de vingt poulces de long et de huict poulces de large, en chacune desquelles sera gravé et doré ung des quatrins du sieur de Pibrac; au commencement et en fin de chacun desd. quatrins, y faire une fleur de moresque dorée... ».
Le marché est conclu pour le prix de 268 écus 2/3, à raison de 12 écus 2 sols par pièce de marbre gravée.
Signatures de : Francoys DUPLESSYS, M. J. GRENOBLE.(1)

 

Guy du Faur et la Saint-Barthelemy

24 Août 1572

Par François DUBOIS

 

La personalité de Guy du Faur de Pibrac, sa vie:

Tout au long de sa vie, Guy du Faur défend les valeurs morales, prône la vertu, l'obéissance au Roi, et à Dieu. Ses qualités d'orateur et sa droiture imposeront le respect. Sans reprendre ici toute l'histoire de sa vie, citons quelques épisodes:

En 1559, à 30 ans, Guy du Faur est mis à la Bastille pour avoir protesté contre les peines capitales alors ordonnées par le roi Henri II pour faits de religion

En 1562, il représentera la France au Concile de Trente , où il est très écouté

Il sera Avocat Général au Parlement de Paris en 1565

Ce n'est qu'en 1574 ( après la Saint-Barthélémy donc ) qu'il publiera les 50 premiers quatrains, augmentés au fil des années jusque 126. Ces quatrains n'ont jamais cessés d'être réédités,depuis des siècles et jusqu'à nos jours et traduits dans de nombreuses langues, car faisant référence à la bonne morale, que tout un chacun est sensé apprendre à l'école, et suivre.

Citons quelques quatrains choisis arbitrairement, et dans cette rare version, mis en musique par BONI ( Bibliothèque de Harvard, Boston, Etats Unis)

Que l'on peut traduire:

Aime l'honneur plus que ta propre vie

J'entends l'honneur, qui consiste au devoir ,

Que rendre on doit, selon l'humain pouvoir,

A DIEU, au Roi, aux Lois, à sa Patrie

En bonne part ce qu'on dit tu dois prendre

Et l'imparfait du prochain supporter,

Couvrir sa faute, et ne la rapporter,

Prompt à louer, et tardif à reprendre

 


Heureux qui met en Dieu son espérance,

Et qui l'invoque en sa prospérité

Autant ou plus qu'en son adversité,

Et ne se fie en humaine assurance


 

Il est permis souhaiter un bon Prince:

Mais tel qu'il est, il convient porter:

Car il vaut mieux un tyran supporter,

Que de troubler la paix de la Province.

Le voyageur qui hors du chemin erre,

Et, égaré, se perd dedans les bois,

Au droit chemin remettre tu dois :

Et, s'il est chu, le relever de terre

Ne va fuyant le troupeau d'Epicure,

Troupeau vilain, qui blasphème en tout lieu,

Et mécréant ne connait autre Dieu

Que le fatal ordre de la nature

Les événements de la Saint-Barthélemy d'après Guy du Faur

Guy du Faur a écrit à la suite de la Sainty-Barthélémy, la "La lettre à Elvide", document en latin et très controversé, dont on parlera beaucoup à l'époque et considéré alors comme "faisant l'apologie de la Saint Barthélémy".

L'abbé Alban CABOS a fait une traduction dans ce livre, dont je ne reprends que le début qui en est un résumé ( la traduction complète est à la fin, non mentionnée ici.)

(Bibiothèque Municipale de Boston )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le plan des idées, est repris ci dessous est résume très bien la démarche de Guy du Faur:

Discussion:

Guy du Faur n'intervient "qu'après la bataille", il n'est pas conseiller du roi pour faire executer des protestants (pour mémoire, il a été envoyé à la Bastille car défendant l'idée de ne pas appliquer de peine capitale pour faits de religion...)

Dans sa version, l'attentat de Coligny, chef protestant, incitera ses amis à un complot contre le roi. Sur conseil de ses proches, le roi prendra des décisions contre les comploteurs, et ce n'est donc pas lui le responsable de ces décisions; et même par 3 fois il annulera ces décisions... Mais le bon peuple qui aime son bon roi, ira au delà des décisions du roi, par amour pour son roi, d'où la dérive du massacre contre les protestants, et c'est donc lepeuple qui en est responsable. Par ailleurs, Guy du Faur minimisera le nombre des victimes...et accusera les mauvaise langues ensuite...

S'il y a apologie ici, c'est du "bon roi", ainsi qu'apologie du "bon peuple" qui aime le roi; il n'y a pas apologie du massacre, et Guy du Faur reconnait l'atrocité des faits.

Guy du Faur est un personnage réputé pour sa droiture, son sens de l'honneur, ses vertus, et la conviction dans ses idées ( voir plus haut). Mais il est surtout excellent avocat, orateur brillant, et dévoué à son roi, comme il le dira dans ses quatrains plus tard...Il était donc normal qu'il se mette "avocat" du roi (Charles IX) et défende sa cause.

L'intérêt suprême est la stabilité du pays, la stabilité des relations internationales avec l'image très néfaste qu'avait eu ce massacre. Son devoir était d'être au service du roi dans l'intérêt de la nation,minimiser les faits, sans pour autant renier ses convictions morales ni vendre son âme. Même si le roi avait pu prendre une mauvaise décision (?), l'intérêt suprême primait sur ses états d'âme.

On voit ici la grande habileté de l'Avocat Général Guy du Faur, à rester en équilibre sur le fil du rasoir, entre soumission au roi, intérêt de la nation d'une part, et d'autre part le respect de ses convictions de bonne morale...

 

Guy du Faur mourût en 1584

Il laissa un testament. Il est possible d'en lire ci-dessous la première page (= copie de l'original, faite ultérieurement, et consultable à la bibliothèque Inguimbertine de Carpentras):

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la mort de personnages célèbres, il était d'usage de leur faire des éloges écrits, afin que la postérité ne les oublie pas

Ci-dessous,on peut voir la première page de l'éloge fait à Guy du Faur de Pibrac,vers 1750 (?) par Louis Pierre Martin,

avocat au Parlement de Paris, "à côté de l'hotel de Longeville à Paris") ( documents personnels):

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ou les premières pages de cet éloge de GUY du Faur par FLORES (?) de 1778:

 

Ou encore cet éloge plus connu:

"Eloge de GUI DU FAUR DE PIBRAC, DISCOURS QUI A REMPORTE le Prix, au jugement de l'Académie des Jeux Floraux, à Toulouse en 1773, par M.l'Abbé CALVEL:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De nos jours nous pouvons admirer le château

( sous la neige fondante...) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ou encore sous cette vue:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1) Minuitier central des Notaires de Paris, Histoire de l'art au XVI° siècle, 1540-1600, tome II (Archives Nationales)